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Recherche / 20 October 2025

L’implant Prima : une réussite translationnelle

La restauration d’une vision centrale chez des patients atteints de DMLA est possible. C’est ce qu’a démontré une étude clinique publiée le 20 octobre 2025 dans le NEJM. Grâce à l’implant rétinien sans fil PRIMA de Science Corporation, dont le développement est issu de plus de 20 ans de recherche translationnelle.

Photo ci-dessus : photographie de l’implant PRIMA implanté dans la rétine humaine (à gauche) et agrandi pour en montrer les détails (à droite). L’implant PRIMA (point lumineux au centre) mesure 2 mm × 2 mm de côté (environ la taille d’une tête d’épingle) et 30 µm d’épaisseur — soit la moitié de l’épaisseur d’un cheveu humain.
Photo ci-dessus : photographie de l’implant PRIMA implanté dans la rétine humaine (à gauche) et agrandi pour en montrer les détails (à droite). L’implant PRIMA (point lumineux au centre) mesure 2 mm × 2 mm de côté (environ la taille d’une tête d’épingle) et 30 µm d’épaisseur — soit la moitié de l’épaisseur d’un cheveu humain.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), l’une des principales causes de cécité, touche plus de 5 millions de personnes dans le monde. Cette maladie entraîne la perte de la vision centrale, allant jusqu’à empêcher les personnes atteintes de lire, de conduire ou encore de reconnaître les visages. Actuellement, des traitements sont disponibles pour la forme dite humide ou néovasculaire de la maladie mais aucun traitement ne peut stopper la forme dite atrophique ou sèche (80% des patients). Enfin, aucune stratégie n’a permis d’améliorer la vision ou de redonner de l’autonomie aux patients devenus aveugles.

Une étude historique d’envergure internationale

Les résultats de l’essai clinique publiés dans The New England Journal of Medicine (NEJM)* démontrent l’efficacité de l’implant rétinien PRIMA de Science Corporation (préalablement Pixium Vision) pour restaurer une vision centrale fonctionnelle chez des patients atteints d’atrophie géographique (AG) due à la DMLA. Plus de 80 % des patients ont montré une amélioration significative de leur acuité visuelle et ont pu lire des lettres, des chiffres et des mots. L’implant PRIMA, positionné sous la rétine, fonctionne comme un mini-panneau solaire : en convertissant la lumière en signal électrique, il stimule les cellules subsistantes dans la macula, siège de la vision centrale. L’implant est associé à des lunettes spécialisées qui projettent une lumière proche infrarouge vers l’implant. Son fonctionnement et les résultats de l’étude sont détaillés dans le communiqué de presse** conjoint de l’INSERM, le CNRS, Sorbonne Université, l’Hopital de la vision des XV-XX, la Fondation Ophtalmologique Rothschild, des écoles de médecine des universités de Stanford et de Pittsburgh, ainsi que du Moorfield Eye Hospital.

Un succès pour la recherche translationnelle de l’Institut de la Vision

L'Institut de la Vision (Sorbonne Université, INSERM, CNRS) a joué un rôle déterminant dans le développement de la technologie et son passage en clinique via l’étude européenne PRIMAvera, qui aboutit aujourd'hui à ces résultats historiques. En collaboration, les chercheurs – le professeurs José-Alain Sahel et le Dr Serge Picaud – ont œuvré au développement de cette prothèse révolutionnaire. Ces premières réussites fondamentales ont d'ailleurs donné naissance, en 2011, à la spin-off Pixium Vision (aujourd’hui Science Corporation, co-auteur de l’étude).

La recherche préclinique de l’Institut de la Vision a validé le fonctionnement de la prothèse de grade clinique. Dans le cadre du projet BPI SightAgain, les équipes ont testé et validé les prototypes lors d'études électrophysiologiques et comportementales approfondies. Cette preuve de concept sur la technologie de restauration de la vision a abouti en 2020 à une publication dans Nature Biomedical Engineering***. Concrètement, cette étude a démontré la fonctionnalité de la prothèse et validé la résolution spatiale attendue, tout en apportant la preuve de la sécurité du dispositif. Elle a ouvert la voie à l’essai clinique publié dans le NEJM, et à la validation du nouveau paradigme thérapeutique que représente l’implant PRIMA, capable de restaurer une vision fonctionnelle chez 80% des patients.

* Lien vers l’étude clinique :  https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa2501396

** Lien vers le communiqué de presse de l'Inserm : https://presse.inserm.fr/un-implant-sous-retinien-restaure-partiellement-la-vision-de-personnes-atteintes-de-dmla/71260/

*** Lien vers l’étude préclinique : https://hal.sorbonne-universite.fr/hal-02505613v1 Prévot, PH., Gehere, K., Arcizet, F. et al. Behavioural responses to a photovoltaic subretinal prosthesis implanted in non-human primates. Nat Biomed Eng 4, 172–180 (2020). https://doi.org/10.1038/s41551-019-0484-2