DONATE MAINS

sunglasses

Dans notre vie quotidienne, les durées d'exposition à un éclairage artificiel augmentent avec l'introduction des diodes électroluminescentes (LED) dans nos foyers, nos lieux de travail et nos villes. Cette évolution rapide de notre environnement a soulevé tout un questionnement sur la phototoxicité de cette exposition pour la rétine. En effet, l'exposition à la lumière est un facteur de risque reconnu pour le développement de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).

Dans cette maladie, les cônes dégénèrent tandis que l'épithélium pigmentaire rétinien, située au contact des cônes, accumule des composants phototoxiques. Par conséquent, les deux types cellulaires pourraient être des cibles de la phototoxicité. Cependant la toxicité de la lumière n’a jamais été caractérisée spectralement sur les photorécepteurs à cônes.

Dans cette étude, les scientifiques ont réalisé cette caractérisation en définissant quelles sont les longueurs d’onde visibles toxiques pour les photorécepteurs à cône soit à une intensité donnée, soit aux intensités de lumière solaire reçue par la rétine.

Les chercheurs ont purifié les photorécepteurs à cône de la rétine de porc, car ceux-ci ont une taille et une morphologie proche de ceux de la rétine humaine. Ces cellules ont été exposé à des bandes de longueurs d'ondes de 10nm entre 390 à 510 nm, plus la bande de 630 nm. Pour une exposition à une intensité donnée, les longueurs d'onde les plus toxiques se situent dans le domaine visible proche UV. Par contre, pour les expositions à intensités de la lumière solaire reçue par la rétine, la toxicité intervient dans la lumière bleue-violette (425-445 nm). paris small

Cette sensibilité spectrale indique que la toxicité ne provient pas du pigment visuel mais plutôt d’une porphyrine. Les intensités utilisées dans cette étude sont comparables à celles rencontrées un jour d’été à Paris. De plus, elles sont inférieures à celles toxiques sur l’épithélium pigmentaire. Par conséquent, cette étude indique que les photorécepteurs à cône sont très certainement la cible primaire lors d’une DMLA déclenchée par la lumière. Elle renforce l’intérêt de filtrer très précisément la lumière bleue-violette pour prévenir les pathologies des cônes comme la DMLA.

Cette publication "Phototoxic damage to cone photoreceptors can be independent of the visual pigment: the porphyrin hypothesis" a été publié dans Cell Death & Disease volume 11, Article number: 711 (2020).

Paris photo by Rob Potvin on Unsplash